Ce qu’on n’attendait plus # 13

(Re)devenir une menace.

Les nerfs un peu à vif depuis l’attaque du cortège par les fafs la semaine dernière. Les jours précédant le rendez-vous de samedi ont été l’occasion de mises aux points, d’éclaircissement sur nos positions, sur ce qu’on voulait au sein du cortège, ce que l’on ne voulait surtout pas. Rien de mieux donc pour se resserrer autour de quelques chants pour réaffirmer tout ça, démontrer que nous sommes là et que l’extrême droite ne sera jamais la bienvenue. Quelques aventurier.e.s de cette extrême en feront les frais vers Alsace-Lorraine (la Dissidence française, aperçue un peu plus tôt le matin vers les Carmes) mais aussi boulevard de Strasbourg un peu plus tard. Ne pas faire de fixation mais être vigilant.e.s. Toujours.

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Ce qu’on n’attendait plus # 12

Nous n’avons pas créé la violence….Nous l’avons rencontrée*….

Réduire les affrontements entre antifas et fascistes à une simple bagarre de rue entre bandes rivales relève soit d’une incroyable mauvaise foi soit d’une cécité précoce. Il est tout de même hallucinant qu’après un siècle passé à subir les Salazar, Franco, Mussolini, Degrelle puis les nouveaux fascismes composés pêle-mêle des Haider, Orban, Berlusconi et consorts, il faille toujours justifier le combat antifasciste alors que c’est l’affaire de tous et pas uniquement celui de celleux qui en font leur cheval de bataille.

Le mouvement des gilets jaunes est un combat politique au sens brut du terme, celui de gens qui se réapproprient le terrain de la rue, le terrain de l’expression publique sans avoir fait l’ENA ou Sciences-Po. Dire de lui que c’est un mouvement apolitique est tout sauf une réalité. N’en déplaise à certains, les gilets jaunes sont en train de se réappropier la politique dans des agoras où chaque jour sont redéfinis les moyens d’expression ainsi que les moyens d’action puisque la République n’offre plus la possibilité de le faire en dehors d’un suffrage moribond qui ne sert qu’à renouveler les élites bourgeoises et que, justement, les mouvances d’extrême droite confortent, jouant à fond leur rôle d’épouvantail.

Que le mouvement soit apartisan, en revanche, c’est certain. A l’écart des centrales de partis totalement prises au dépourvu et étouffées par une contestation à tel point qu’aucune d’entre elles n’osent se manifester pour tenter une récupération sous peine d’un retour de flamme qui s’avèrerait catastrophique, le mouvement se créé sa propre identité politique que l’appel de Commercy a tenté d’illustrer. Et là dedans, aucune référence à ce que pourraient revendiquer les fascistes. Penser qu’une personne développant des idées homophobes, autoritaires, racistes ou sexistes peut se diluer dans un mouvement qui (doit) revendique(r) le contraire, sous prétexte que ce dernier doit embrasser toutes les composantes de la société se trouve démenti tous les samedis par les assauts des milices d’extrême droite qui surgissent ponctuellement dans les cortèges démontrant par-là même leur volonté de ne pas y adhérer. Comment peut-on alors souhaiter établir un projet de société avec des pèlerins pareils ?

Quoi qu’on en dise, en refusant les modes de communication habituels, du moins ceux offerts par la démocratie représentative, les Gilets jaunes ont, ni plus ni moins, choisi la voie de l’insurrection : pas de représentant, blocage économique, occupation de l’espace public, vote à main-levée, démocratie directe, manifestations non-déclarées, tout ce qu’abhorrent les fascistes avec leur soif d’autoritarisme, de défilés au pas de l’oie et d’envie de race blanche. Et, inévitablement, en créant leurs conditions d’expression en dehors des clous, ils s’exposent à la violence de l’Etat qui a compris le danger de la non représentativité mais aussi à celle des identitaires en tout genre qui n’en veulent pas non plus. Contre ça, il n’y a aucune garantie à chercher dans les institutions, encore moins dans une justice qui a décidé de battre le record mondial de jugements lapidaires. En clair, il n’y a rien à attendre de structures contre lesquelles il faut se battre tous les jours. La seule alternative est la riposte.

* Tag aperçu début février, boulevard d’Arcole.

Soutien aux prisonniers

La Défense Collective a mis en ligne une page spéciale pour soutenir les prisonniers incarcérés à Seysses suite aux dernières édition des Gilets Jaunes. Tous les détails au bout de ce lien.

Les vases communicants

La Mairie de Toulouse chouine, la Dépêche chouine. Dans un article du 25 janvier, le journal faisait un focus sur les horodateurs pétés à l’occasion des manifs depuis le mois de novembre 2018. Dans une introduction relatant les dégâts sur les bâtiments publics, les banques, les agences immobilières, les abribus, les commerces (ça mange pas de pain et tant pis si c’est pas vrai, ça donne l’occasion à la Mairie de leur filer un peu de blé), la Dépêche poursuit sa litanie sur le coût engendré par le passage de la marée jaune hebdomadaire en prenant toujours bien garde de chercher à comprendre les raisons pouvant amener à ces extrémités et les points communs qu’il pourrait y avoir entre les diverses institutions touchées (au hasard, la spéculation ?). Bref, le journal continue à bien faire attention à ne pas faire du journalisme et à rester le porte-parole des élites du secteur pendant que les Gilets jaunes y sont vus comme des fous furieux descendant des montagnes le week-end uniquement pour péter des trucs. Pour un article sur les violences policières, il faudra attendre un peu. Apparemment c’est pas encore à l’ordre du jour.

Ce qu’on n’attendait plus # 9

Aux errances sémantiques, la République reconnaissante…

A ceux/celles qui pensent encore que le régime autoritaire dans lequel nous venons de plonger n’est pas comparable à celui d’une dictature, qui s’amusent à faire des comparaisons avec la Corée du Nord, le Yémen ou l’Irak, comment définir un système politique permettant d’élire à minima un président pendant cinq ans ayant la main-mise sur le parlement, sans aucune possibilité de révocation, ne prenant même pas la peine d’écouter ce que le peuple a à lui dire, dont la seule réponse est l’envoi de blindés, de régiment de flics qui allume tout le monde sans sommation et qui établit une justice d’exception ?

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Communiqué du SAF

Le syndicat des avocats de France (SAF) s’est fendu d’un communiqué pour dénoncer les mesures liberticides dans les tuyaux du gouvernement. Il revient notamment sur sa gestion piteuse de la situation actuelle et surtout sur la tentative de remise en cause de la liberté d’expression qu’occasionnera l’adoption de cette loi.

Bons réflexes # 2

Le Collectif Auto Média Etudiant (CAME) vient de publier une liste de précautions à observer pour les photographes et vidéastes. Même si vos clichés ou vos rushes partent d’un bon sentiment, ils peuvent devenir un instrument à charge faisant de vous un allié potentiel de la police.

Ce qu’on n’attendait plus # 7

Un bon mois que cela dure. Ce n’est peut-être pas l’insurrection dont tout le monde rêvait mais, dans tous les cas, ça aura permis pas mal de choses : parler avec des gens qu’on n’a pas l’habitude de côtoyer dans les manifs, permis qu’ils se rendent également compte du traitement qu’en fait habituellement la presse, permis que le regard de certaines personnes change à l’égard des luttes et la manière pour les aborder.

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