Ce qu’on n’attendait plus # 6

Fallait pas être en retard à Arnaud Ben’s. Plus un chat lorsqu’on arrive mais les premiers échos de la journée font froid dans le dos. Une dispersion sans coup de semonce et un gazage sans qu’un.e seul.e manifestant.e n’ait eu le temps d’élever la voix et alors que tout était calme. La répression se durcit si tant est qu’elle peut l’être davantage. Un tir de flash-ball a attrapé le mollet d’une gamine. Le gros de la troupe emprunte le boulevard d’Arcole jusqu’au croisement de la rue de Saint-Bernard. Tout le monde s’amasse et bloque la rue par laquelle arrive un flot continu de gilets jaunes bien véners. Une fois le nombre assez important, direction Compans. Devant le centre Baudis, la BAC commence à allumer tout le monde à coups de flashballs et de lacrymos, coupant le cortège en trois, un restant sur le boulevard d’Arcole, un autre qui a emprunté le boulevard Duportal quand l’autre se barre sous l’arche du centre pour se protéger des gaz qui n’épargnent personne. Les gens font leur possible pour s’extirper de la nasse et parviennent à se rassembler une autre fois à Arnaud Ben’s avant de s’égailler par les rues du centre-ville. La répression continue du côté de Brienne et certains ont commencé à monter des barricades pour se protéger des flics.

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Gilets jaunes – Comparutions

La justice a encore eu la main lourde. Repéré par hélicoptère en train de défoncer une caméra de surveillance métro Jean-Jaurès le 22 décembre dernier, Boyan a écopé de six mois de prison, dont trois avec sursis, d’une interdiction de manifester à Toulouse pendant deux ans et d’une forte amende. En parallèle, Rémi a pris six mois dont 5 avec sursis pour montage de barricades et jets de projectiles. (Source : La Dépêche du Midi).

Benoît est sorti du coma

D’après Actu.fr, Benoît, gilet jaune touché par un tir de flash-ball à Toulouse le 1er décembre dernier, est sorti du coma. Ses avocates ont demandé l’interdiction des armes LBD (lanceur de balle de défense) en attendant que l’IGPN livre ses conclusions. On risque de les attendre longtemps.

Les flics ont déjà eu leurs étrennes.

Aux doux rêveurs qui pensaient déjà que les flics allaient se ralier aux gilets jaunes, suite à la grève annoncée des commissariats, vous pouvez remballer vos fanions et vos petits drapeaux. Les tractations sont terminées et l’Etat va pouvoir compter à nouveau sur ses chiens de garde pour assurer ses arrières. Le gouvernement continue son travail de sape et de division. Déjà on pouvait trouver de mauvais goût le fait de se mettre en grève parce que les heures supplémentaires ayant partiellement servi à foutre sur la gueule des manifestants n’avaient pas été payées. Mais bon ça pouvait passer pour un début de fronde. C’est désormais terminé. Castaner leur a promis ce qu’ils avaient demandé, à savoir une augmentation de 120 balles/mois au bout d’un an. En revanche, les gilets jaunes peuvent toujours continuer à se gratter. Voir l’article de La Dépêche.

Pot commun

Stéphane Trouille, de l’équipe Adhoc, a été arrêté le 8 décembre dernier lors des manifs GN et pour le climat. Il restera en prison à Valence jusqu’au 26 décembre. Une caisse de soutien pour les frais à venir est en place. On peut lui adresser des petits mots d’encouragements et de soutien à cette adresse : Stéphane Trouille / Centre pénitencier de Valence / Chemin Joseph Astier / 26000 Valence.

Ce qu’on n’attendait plus # 4 – bilan partiel

On aura mis le temps à se décider mais, désormais, c’est fait. Presque tout le monde est entré dans la danse et une partie de la mauvaise graine a pris la porte, contrainte et forcée. Les dernières semaines qui viennent de s’écouler ont montré une détermination sans faille face à un gouvernement décidé à faire la sourde oreille aux revendications des gens en colère. Tout le monde semble avoir pris conscience que la lutte ne passe plus par les urnes, outil de reproduction des élites, mais par la rue. A la violence des forces de répression a répondu la détermination du peuple, bien décidé à ne pas prêter le flanc à toutes les agressions gratuites subies, conséquence d’une répression disproportionnée digne des plus grandes dictatures : tabassage, tirs de flash-ball, usage incroyable des lacrymos, canon à eau, délestage de toutes les protections, comparutions immédiates en cascade. Ces derniers temps, l’imagination de l’Etat a été sans borne lorsqu’il s’est agi de museler la liberté de s’exprimer.

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Ce qu’on n’attendait plus # 3

A peine une centaine de personnes à l’arrivée à Verdier. Les gardes mobiles nous ont habitué à faire un petit détour pour rejoindre le point de rassemblement. Hier à la première assemblée de quartier aux tiercelettes, certains ont commencé à parler de la nécessité de mettre en place des commissions d’actions de manière à gagner en efficacité. Plusieurs points de rassemblement ont été évoqués, Verdier, Arnaud-Bernard d’où devait partir la manif syndicale.

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Ce qu’on n’attendait plus # 2

Toulouse. 8 décembre 2018.

De quoi se compose l’émeute ? De rien et de tout. D’une électricité dégagée peu à peu, d’une flamme subitement jaillie, d’une force qui erre, d’un souffle qui passe. Ce souffle rencontre des têtes qui pensent, des cerveaux qui rêvent, des âmes qui souffrent, des passions qui brûlent, des misères qui hurlent et les emportent. (V. Hugo).

C’était à prévoir. La répression s’intensifie au fur et à mesure que s’éclaircissent les revendications. Car ce n’est plus d’une baisse des taxes dont il est question désormais, mais d’une éviction pure et simple des gouvernants. La bastonnade de Mehdi dans un McDo de Grenoble et l’humiliation des 150 lycéens de Mantes-La-Jolie a été pour beaucoup dans la croissance exponentielle de colère de cette semaine. Continuer la lecture de « Ce qu’on n’attendait plus # 2 »

Ce qu’on n’attendait plus

Le constat est amer mais, il faut bien l’avouer, en quinze jours les gilets jaunes auront presque plus gagné en visibilité quand des années de mobilisations d’inspiration libertaire, pour résumer, n’auront uniquement permis que de nous connaître, voir qu’on n’était pas contents, sans jamais trop parvenir à le faire savoir. Les raisons sont multiples, le durcissement des moyens de répression, l’envie aussi de ne pas mélanger les chapelles n’ont pas permis d’aller au delà de certaines limites, d’attirer l’attention sur les causes à défendre, quand quelques gilets de route sont peut-être en train de déclencher la colère que tout le monde attendait.

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