Ce qu’on n’attendait plus # 3

A peine une centaine de personnes à l’arrivée à Verdier. Les gardes mobiles nous ont habitué à faire un petit détour pour rejoindre le point de rassemblement. Hier à la première assemblée de quartier aux tiercelettes, certains ont commencé à parler de la nécessité de mettre en place des commissions d’actions de manière à gagner en efficacité. Plusieurs points de rassemblement ont été évoqués, Verdier, Arnaud-Bernard d’où devait partir la manif syndicale.

Le départ en direction de Jean-Jaurès avait pour objectif la jonction avec les différents cortèges. Une fois celle-ci effectuée, on repart dans l’autre sens en direction du monument aux morts. A l’entrée de la rue de Metz, les flics bloquent l’accès au centre et jouent les cerbères. Ca traîne pas, les premières lacrymos fusent. Dans la nasse du boulevard d’Arcole, c’est la panique. Quelques flash-balls s’éparpillent également pas loin de nos pieds. On se barre dans les rues avoisinantes. Beaucoup sont sonnés, mais la plupart commencent à avoir l’habitude de ce type de provocation.Un gros nuage toxique envahit le quartier. Pendant ce temps, le camion à eau est arrivé et une cinquantaine de courageux établissent un sitting devant avant de se faire méchamment lessiver.

Au Cap. L’image est pourrave mais l’ambiance est là.

Une autre troupe contourne le boulevard pour rejoindre Jean-Jaurès qui deviendra un point chaud avec les forces de répression. Arrivé au Capitole, un cordon de la BAC veille aux biens de la Caisse d’Epargne avant de se faire repousser sous les huées par un cortège d’une centaine de manifestants. Les luisants rouges des flashballs virevoltent dans les airs et sur les chairs mais les forces de répression préfèrent battre en retraite. Un fumigène rose est allumé pour marquer le coup. Pendant ce temps le marché de Noël a fermé, et les bistrots rupins de la place ont rangé les terrasses. Dépassé par le nombre, le petit contingent des FR ne sait pas comment cadenasser le secteur, allant d’un côté et de l’autre, bien aidé par l’hélicoptère qui illumine la mairie. Les fourgons arriveront une demi heure plus tard. Le calme reviendra avec la pluie mais la colère et la mobilisation resteront intactes malgré ce que peuvent en dire les médias mainstream. Pour preuve, l’AG de Sesquières du 16 décembre rassemblait plus de 500 personnes motivées et toujours vénères.