Années de rêves et de plomb – Alessandro STELLA

L’histoire commence par un groupes de personnes qui se fait sauter en manipulant des explosifs. Pour Alessandro Stella, c’est le début de la fin de la lutte armée en Italie. Dans Années de rêves et de plomb, l’auteur revient sur son passé d’activiste au sein de l’Autonomie ouvrière, à une époque où foisonnait la contestation dans une Italie minée par les entourloupes d’une Démocratie chrétienne à bout de souffle et d’un Parti communiste qui empile les trahisons. L’auteur décrit son parcours avec l’éveil de sa conscience politique, le tractage à la sortie des usines, les brainstormings à n’en plus finir. Jusqu’au moment où arrive le temps de l’action, avec ses certitudes mais également ses doutes quant aux objectifs et à la ligne de conduite à adopter, surtout lorsque les Brigades Rouges franchissent la ligne jaune avec le meurtre d’Aldo Moro, qui constitue une véritable césure entre les groupes contestataires.

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La coquille

Khalifé a du longtemps se reprocher d’être revenu dans son pays natal. Lui qui semblait vivre une existence paisible en Europe, va être plongé dans un véritable enfer durant treize ans dans les geôles syriennes. Torture mentale, physique, Khalifé va connaître l’Indicible, l’Insoutenable en compagnie de ses camarades de pénitence, pour une raison dont il doutera jusqu’à l’achèvement de sa peine.

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La plaine aka ZAD

A Marseille comme à Toulouse, l’offensive contre les quartiers populaires bat son plein. Cette fois-ci, c’est la place Jean-Jaurès aka la Plaine qui consitue la ZAD. Un projet de chantier va bloquer durant trois années les activités de cette place consistant en un marché libre quotidien, mais également celles des commerces entourant ce lieu. Les habitants ne sont pas contre la réfection mais celle-ci a eu lieu sans eux avec, à terme, le lancement d’un processus de gentrification qui va éjecter la plupart des gens vivant dans ce quartier populaire. Je sais pas trop ce qui s’est passé la veille. On y entend que la police est intervenue mais que le comité a réinvesti le secteur.

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Place Schumann

L’étau se resserre sur les revendications. A Toulouse, ça fait un moment que les édiles ne laissent plus trop d’air à la contestation. Nous avions rendez-vous place Schumann dans le quartier Jeanne d’Arc mais les forces de répression cernaient le quartier dès la gare. Premier checkpoint et première fouille des sacs. On passe le deuxième sans problème mais on sent que les autorités ont mis les petits plats dans les grands. Je ne les ais pas compté mais il y avait un paquet de camions rue Bayard. Sur la place, nous sommes une bonne centaine à essayer de faire entendre notre voix contre le projet TESO qui doit décimer une grande partie du quartier Bonnefoy. Quelques chants fusent à droite et à gauche, on distribue les consignes en cas d’arrestation. Pendant ce temps, les flics se sont avancés et bouchent l’artère Bayard et les adjacentes. On se regarde tous, réfléchissant à la stratégie à adopter. Après distribution des petits drapeaux, le cortège se met en marche vers la gare mais se retrouve rapidement bloqué. On en profite pour chanter et faire le pet à bonne distance du blocage. Certains magasins en ont profité pour baisser le rideau pour l’après-midi quand d’autres ont renforcé leur service d’ordre.

Après un moment, avoir reculé, avancer et tergiversé, il faut se rendre à l’évidence. On ne fera rien de plus et la jonction avec le quartier Bonnefoy n’aura jamais lieu. Tout juste la satisfaction d’avoir obligé les CRS à avoir sorti tout l’attirail pour rien.

Bonnefoy, la fabuleuse

Il faudra plus que la grêle pour refroidir les ardeurs, plus que des menaces pour anéantir les coeurs. Ce samedi, c’était jour de fête au parc de Bonnefoy, la maison de quartier la Fabuleuse était en voie d’ouverture, une maison d’accueil à multiples casquettes, pour accueillir des personnes en détresse, offrir une alternative culturelle, sociale, bref, tout ce que l’on pourra y apporter, un lieu de rencontre où rien ne se monnaye, rien ne se paye mais où tout s’échange dans un esprit d’ouverture mais aussi de combat. Car l’objectif est bien d’y établir un oasis là où l’on en a bien besoin, pour freiner les vélléités de changement, un changement que l’on a pas choisi, pas voulu, une mutation que l’on nous a imposée en nous faisant croire que notre avis était essentiel. Dans les cartons de la municipalité un projet de refonte globale avec en tête de proue une tour de verre où les créateurs de richesse pourront s’en donner à coeur joie, des échangeurs d’affaires dont eux seuls connaissent la teneur et dont le quartier va directement profiter, du moins ceux qui auront les moyens de rester car alignements, démolitions, expropriations vont être le lot des habitants historiques du quartier de la gare. Tout ça pour gagner une heure de transport entre Toulouse et Paris.

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Teso : l’autre appellation pour gentrification

Le terme de concertation est à la mode en ce moment. Surtout lorsqu’il s’agit de donner l’impression d’une démocratie effective et en bonne santé alors que toutes les décisions ont déjà été prises. C’était déjà le cas dans le cadre de la réforme du droit du travail où la concertation n’a uniquement servi qu’à donner une apparence de vitalité démocratique quand le gouvernement français a tout foutu en l’air et validé le projet à coups d’ordonnances. Cette manière de procéder est révélatrice de la conception de la démocratie qu’ont les édiles nationaux.

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