Action médiatique enseignant.e.s

[Communiqué des enseignant·es en grève]

Service public d’éducation en danger: action et grève des enseignant.e.s mardi 26 mars à Toulouse

Suite à l’action de mardi 19/03 durant laquelle environ 150 enseignant.es ont bloqué le rectorat de Toulouse, suite à l’indignation d’une très large majorité de la profession, et bien au delà, devant
les violences policières injustifiables et inacceptables dont ont été victimes nos collègues, les personnels de l’éducation réunis en AG ont décidé:
• Une nouvelle journée de grève le mardi 26/03 prochain.
• Une action d’occupation médiatique dont le RDV est fixé à 12h au métro Jean Jaurès.
Les objectifs de cette action sur un jour de grève sont de défendre le service public d’éducation et de dénoncer la violence policière subie par les collègues devant le rectorat. La presse est la
bienvenue !
Les revendications sont les suivantes:
– Embauche de personnels titulaires à hauteur des besoins.
– Titularisation de tous les personnels précaires travaillant au sein de l’éducation nationale.
– Retrait de la réforme du lycée.
– retrait de « parcoursup » et de la sélection à l’université.
– annulation du projet de loi sur la confiance.
Nous demanderons par ailleurs des comptes à notre rectrice qui semble justifier l’agression inouïe subie par nos collègues en indiquant que ce sont « les agissements d’une minorité de manifestants qui n’ont pas souhaité privilégier le dialogue ».
Ensemble, nous avons décidé ce blocage, ensemble nous poursuivons notre action mardi 26 prochain!

La commission action de l’AG des grévistes de l’éducation, relayé par les syndicats. »

Local libertaire

Verndredi 22 mars avait lieu l’ouverture du local révolutionnaire du Chat Noir au 33 rue Antoine-Puget, dans le quartier des Minimes à Toulouse. Cette initiative est le fruit d’un travail politique commun entre la Confédération Nationale du Travail, l’Alternative Libertaire, la Coordination des Groupes Anarchistes et l’Union Antifasciste Toulousaine. Voir le détail du projet sur IAATA.

Bienvenue à bord

La répression subie depuis quatre mois de mobilisation sociale semble avoir surpris tout un pan des enseignant.e.s qui ne s’attendaient pas à un tel degré de violence de la part de leur congénères de la flicaille. Bienvenue à bord, nous sommes désormais dans le même bâteau et la violence entraperçue lors du blocage du rectorat ce mardi matin n’est qu’un avant-goût des mesures répressives auxquelles ils/elles vont être confronté.e.s dans les mois à venir. Des chomeur.e.s aux précaires, des fonctionnaires aux employé.e.s du privé, personne n’est plus à l’abri et la seule question que tout le monde se pose est à quel moment va s’opérer la levée de boucliers générale.

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Appel à solidarité squat Saint-Pierre

C’est désormais officiel. En 2019 en France, le droit de propriété prime sur les droits humains. Le 12 mars, la flicaille et quelques affidés des métiers du bâtiment sont intervenus au squat du quai Saint-Pierre pour prendre des photos des lieux mais aussi couper l’électricité aux occupants. On sait pas trop l’objectif si ce n’est ajouter encore plus de misère à ceux qui y sont déjà jusqu’au cou et, accessoirement, anticiper la fin de la trêve hivernale qui devrait remettre à la rue la centaine d’occupants du squat qui devront chercher à se reloger. En attendant, le squat lance un appel aux dons. Plus de détail sur IAATA.

Alerte antifa Perpignan

Le potentiel électoral contestataire des gilets jaunes attire bien des convoitises. Si la plupart des formations politiques françaises font plutôt profil bas, ça se bouscule à l’extrême droite pour tenter une récupération qui ne se cache plus et ce, même si les bas du front se font régulièrement éjecter des cortèges de manifs depuis des mois.

Après avoir pris quelques tartines dans le museau à Lyon, Yvan Benedetti, ex. du Front national, de l’Oeuvre française et actuellement au Parti Nationaliste Français, tente une autre approche en Catalogne lors d’une conférence le 22 mars prochain en invoquant les dieux de la Collaboration pour attirer les Gilets jaunes dans ses rêts. Intitulée « Gilets jaunes et Révolution nationale (qui est également le nom du régime de Vichy), il sera accompagné par Pierre-Robert Letfor qui, paye ton pédigree, a également été dirigeant de la section Robert Brasillach des Jeunesses nationalistes et Pierre-Marie Bonneau, avocat toulousain très prisé du milieu nationaliste dixit Fafwatch. La section Antifa de Perpignan propose une mobilisation antifa pour contrer la tenue de la conférence.

Ce qu’on n’attendait plus # 13

(Re)devenir une menace.

Les nerfs un peu à vif depuis l’attaque du cortège par les fafs la semaine dernière. Les jours précédant le rendez-vous de samedi ont été l’occasion de mises aux points, d’éclaircissement sur nos positions, sur ce qu’on voulait au sein du cortège, ce que l’on ne voulait surtout pas. Rien de mieux donc pour se resserrer autour de quelques chants pour réaffirmer tout ça, démontrer que nous sommes là et que l’extrême droite ne sera jamais la bienvenue. Quelques aventurier.e.s de cette extrême en feront les frais vers Alsace-Lorraine (la Dissidence française, aperçue un peu plus tôt le matin vers les Carmes) mais aussi boulevard de Strasbourg un peu plus tard. Ne pas faire de fixation mais être vigilant.e.s. Toujours.

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Non au lycée Blanquer

La colère est à ses portes mais l’Etat continue à faire la sourde oreille et poursuit sa campagne de démolition. Après les chômeur.e.s, l’éducation se retrouve également dans sa ligne de mire avec une réforme des lycées qui prévoit une augmentation minimale des effectifs à 36 par classe ce qui ne manquera pas de dégrader encore plus les conditions de travail pour les enseignant.e.s et les élèves. Les programmes, jugés inapplicables par les professeur.e.s et presque tous refusés par le Conseil Supérieur de l’Education, devront malgré tout être appliqués dès la rentrée, ce qui en dit long sur la volonté de dialogue du gouvernement. En outre, les enseignant.e.s perdent 80 heures par semaine alors que ces mêmes programmes sont alourdis et devront sacrifier des options et des matières, l’enveloppe financière concernant les dédoublements ne permettant pas de compenser cette charge de travail supplémentaire.

Parce que les profs du lycée des Arènes ne veulent pas entrer dans une logique qui les obligerait à se bouffer la rate entre eux, comme le souhaiterait le gouvernement, ils ont décidé de plusieurs modes d’action afin de se faire entendre.
– boycott du conseil d’administration
– démission collective de la charge de professeur.e principal.e. Le 6 février dernier, 130 d’entre elleux réparti.e.s sur 7 lycées de l’académie de Toulouse ont remis leur démission, perdant entre 40 et 75 € mensuels et n’assureront plus leur mission. Au lycée des Arènes, cette action concerne 19 professeur.e.s.
– occupation du lycée de nuit. La première qui s’est déroulée le 7 février a mobilisé 30 professeur.e.s. D’autres devraient suivre.
– retrait des notes de la plate-forme Pronote avec l’idée de bloquer Parcoursup.

Ajouté à ça, le rôle d’enseignants complémentaires que Blanquer veut faire jouer aux surveillants, l’objectif est simple : dézinguer tout simplement l’enseignement public.

Ce qu’on n’attendait plus # 12

Nous n’avons pas créé la violence….Nous l’avons rencontrée*….

Réduire les affrontements entre antifas et fascistes à une simple bagarre de rue entre bandes rivales relève soit d’une incroyable mauvaise foi soit d’une cécité précoce. Il est tout de même hallucinant qu’après un siècle passé à subir les Salazar, Franco, Mussolini, Degrelle puis les nouveaux fascismes composés pêle-mêle des Haider, Orban, Berlusconi et consorts, il faille toujours justifier le combat antifasciste alors que c’est l’affaire de tous et pas uniquement celui de celleux qui en font leur cheval de bataille.

Le mouvement des gilets jaunes est un combat politique au sens brut du terme, celui de gens qui se réapproprient le terrain de la rue, le terrain de l’expression publique sans avoir fait l’ENA ou Sciences-Po. Dire de lui que c’est un mouvement apolitique est tout sauf une réalité. N’en déplaise à certains, les gilets jaunes sont en train de se réappropier la politique dans des agoras où chaque jour sont redéfinis les moyens d’expression ainsi que les moyens d’action puisque la République n’offre plus la possibilité de le faire en dehors d’un suffrage moribond qui ne sert qu’à renouveler les élites bourgeoises et que, justement, les mouvances d’extrême droite confortent, jouant à fond leur rôle d’épouvantail.

Que le mouvement soit apartisan, en revanche, c’est certain. A l’écart des centrales de partis totalement prises au dépourvu et étouffées par une contestation à tel point qu’aucune d’entre elles n’osent se manifester pour tenter une récupération sous peine d’un retour de flamme qui s’avèrerait catastrophique, le mouvement se créé sa propre identité politique que l’appel de Commercy a tenté d’illustrer. Et là dedans, aucune référence à ce que pourraient revendiquer les fascistes. Penser qu’une personne développant des idées homophobes, autoritaires, racistes ou sexistes peut se diluer dans un mouvement qui (doit) revendique(r) le contraire, sous prétexte que ce dernier doit embrasser toutes les composantes de la société se trouve démenti tous les samedis par les assauts des milices d’extrême droite qui surgissent ponctuellement dans les cortèges démontrant par-là même leur volonté de ne pas y adhérer. Comment peut-on alors souhaiter établir un projet de société avec des pèlerins pareils ?

Quoi qu’on en dise, en refusant les modes de communication habituels, du moins ceux offerts par la démocratie représentative, les Gilets jaunes ont, ni plus ni moins, choisi la voie de l’insurrection : pas de représentant, blocage économique, occupation de l’espace public, vote à main-levée, démocratie directe, manifestations non-déclarées, tout ce qu’abhorrent les fascistes avec leur soif d’autoritarisme, de défilés au pas de l’oie et d’envie de race blanche. Et, inévitablement, en créant leurs conditions d’expression en dehors des clous, ils s’exposent à la violence de l’Etat qui a compris le danger de la non représentativité mais aussi à celle des identitaires en tout genre qui n’en veulent pas non plus. Contre ça, il n’y a aucune garantie à chercher dans les institutions, encore moins dans une justice qui a décidé de battre le record mondial de jugements lapidaires. En clair, il n’y a rien à attendre de structures contre lesquelles il faut se battre tous les jours. La seule alternative est la riposte.

* Tag aperçu début février, boulevard d’Arcole.